LAURENT BAFFIE

  • Par Arnaud Onnainty
  • Mise en ligne : 16 décembre 2022
  • Mise à jour : 16 décembre 2022

Né le 18 avril 1958 à Montreuil, il se fait connaître pour sa répartie et son humour grinçant dans l’émission d’Ardisson. Aujourd'hui humoriste, animateur de radio et de télévision, auteur et metteur en scène de théâtre et écrivain, il répond au question d'Arnaud et nous parle a coeur ouvert.

INTERVIEW 

S.M. : Bonjour Laurent, avec votre triple actualité, quel est votre métier : Humoriste ? Animateur ? Écrivain ? Metteur en scène ?

L.B. : 

J'ai plein de métiers, mais le principal, la base, la source, c'est Auteur ! je ne peux pas mettre sur mon passeport tous les métiers que j'exerce parce qu'il y en a 6 ou 7... J'écris des pièces, des sketchs, des livres...

S.M. : Votre guide de la répartie est très drôle. Est-ce que c'est quelque chose de naturel chez vous ou vous le travaillez ?

L.B. : 

Les deux mon capitaine ! C'est naturel parce que j'ai une facilité à répondre et comme je l’exerce et que je la pratique au quotidien, non pas seulement pour les spectacles mais dans la vie de tous les jours alors ça vient tout seul. C'est quelque chose que je travaille comme un instrument.

S.M. : Quand on pense à vos débuts, on pense à l'école Ardisson, est-ce que c'est une bonne école pour la répartie ? Est-ce que vous avez des limites ou vous- vous en imposez ?

L.B. : 

Non ce n'est pas une école de la répartie l'école Ardisson, c'est une grande chance d'avoir travaillé avec lui parce qu’on s'entendait bien et qu'on était deux ovnis, mais ce n’est pas lui qui m'a appris la répartie, c'est là où j'ai pu inventer le métier de sniper ! Bien sûr j'ai des limites sur les sujets qui touchent tout le monde, les sujets dramatiques. Je ne me vois pas faire une vanne sur le bataclan, même si j'ai dû en faire dans le temps, ou sur le petit Grégory.

S.M. : Comment faire un guide comme celui que vous venez de faire sur la répartie ? Est-ce qu'il y a une méthodologie pour le faire ? Est-ce qu'on observe les autres ?

L.B. : 

J'ai eu cette idée après avoir répertorié des phrases de la vie de tous les jours qui reviennent en permanence pour que les gens puissent se servir de ce guide, donc c'est des phrases comme : « passe-moi le sel », « chéri, tu ne trouves pas que ce jean me fait un gros cul ? », « Papa, comment on fait les enfants ? ». C'est vraiment les phrases de la vie de tous les jours où je propose trois réponses. J'ai travaillé pendant un an dessus, ensuite, traqué les phrases du quotidien j'en étais devenu obsédé, j'y pensais du lever au coucher et j'observais tout. J’ai vraiment bossé ça pendant le confinement. Je les ai testées car il y en a plein que je n’ai pas mis.

S.M. : On va passer sur le spectacle qui va être en tournée sur toute la France : Laurent Baffie se pose des questions :

L.B. : 

J’ai fait un bouquin il y a quelques années qui s’appelait 500 questions que personne ne se pose. J’en ai sélectionné quelques-unes pour faire la base de mon spectacle, j’y ai rajouté des sketchs, des impros, des délires mais la base du spectacle c’est ce livre. Et je me pose vraiment des questions que personne ne se pose, par exemple, y-a-t-il des ours bipolaires ? Il n’y a que moi qui me pose ces questions-là, alors je n’ai pas forcément de réponse, le public non plus mais c’est un moyen pour se marrer ensemble.

S.M. : Vous avez écrit et mis en scène Soupe miso : Laurent Baffie qui s’attaque à la misogynie ; C’est un sujet qui vous tient à cœur ? C’est venu comment, pourquoi ?

L.B. : 

J’avais vraiment envie de traiter ce sujet, mais c’est un sujet extrêmement dramatique quand on fait l’inventaire de la misogynie depuis la nuit des temps... Je trouve que les sujets passent mieux quand on fait rire les gens, quand on les distrait. J’ai trouvé trois supers comédiennes à qui j’ai créé des personnages drôles, elles font rire les spectateurs, le sujet fait rire mais interpelle. Je passe en revue la misogynie sur tous les supports : la littérature, philosophie, pubs, chansons.... J’ai découvert des choses, les lois, les pratiques, c’est très étonnant, même si on sait que la femme est écrasée par l’homme depuis des millénaires, on a beau le savoir, quand on rentre dans le détail, c’est surprenant.

S.M. : Vous êtes peu à vous prévaloir d’avoir ce métier de sniper fait pour vous, d’avoir cette pertinence. Quand on vous voit arriver sur ce sujet on est un peu surpris, on ne sait pas sur quel pied danser.

L.B. : 

Ça étonne un peu les gens parce que moi j’aime bien être là où on ne m’attend pas, chacun peut s’emparer de n’importe quel sujet, ce n’est pas une

propriété privée. Alors oui certains vont dire « il a écrit le lâché de salopes et il va faire ce sujet ! », mais ça n’empêche pas. Ce n’est pas parce que je dis des gros mots et suis assez grossier que je ne suis pas pour autant féministe et ne milite pas pour la protection des femmes, ça n’a rien à voir.

S.M. : Dernière question concernant ce spectacle, Soupe miso : aujourd’hui il est actuellement sur Paris. Vous vous rodez sur Paris pour après faire le tour de la France ?

L.B. : 

Oui, on va faire une tournée, il y a beaucoup de demandes !

SON ACTUALITÉ :

Octobre 2021 : Livre « Le guide de la répartie » Janvier 2022 : Spectacle (Paris) « Soupe Miso »

SA TOURNÉE :

10 mars : Théâtre de Caudry

1er et 2 juin : Théâtre Fémina de Bordeaux

18 juin : Le Phenix - Valenciennes

26 juin : Théâtre Casino Barrière - Lille

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