Les aidants familiaux : une implication qui a ses limites

  • Par Héloïse Morée
  • Mise en ligne : 28 février 2018
  • Mise à jour : 14 février 2022

Les Français vivent de plus en plus vieux, et aspirent à rester chez eux ou chez leurs proches, le plus longtemps possible. Ce phénomène accroît le besoin « d’aidants » qui, s’ils se dévouent corps et âme pour leurs proches dépendants, souffrants ou handicapés, sont tellement investis qu’ils se retrouvent parfois eux même en danger… Situation de découragement, d’épuisement, voire de burn out… Comment faire face ? Se former est l’une des solutions.

 

AIDANT FAMILIAL UN STATUT ENCORE TROP MÉCONNU


Le chiffre de 11 millions d’aidants reste aléatoire, car le propre d’un aidant, c’est de se mettre au service de son prochain, sans le crier sur les toits ! Pourtant, le statut officiel d’aidant familial existe. Il a vu le jour en décembre 2015, alors qu’était promulguée la loi pour l’adaptation de la société au vieillissement (ASV). L’article R245-7 du code de l’action sociale et des familles définit ainsi le statut juridique de l’aidant : il s’agit d’une personne qui apporte une aide régulière, mais non professionnelle, à une personne dépendante de son entourage, en perte d’autonomie. Cette aide peut être prodiguée de façon permanente ou non et peut prendre plusieurs formes : nursing, soins, accompagnement à l’éducation et à la vie sociale, démarches administratives, coordination, vigilance, soutien psychologique, communication, activités domestiques. Bien que (trop) largement méconnu en France, le statut d’aidant familial gagne à être adopté, car il permet d’accéder à des droits et aides spécifiques, ainsi qu’une meilleure prise en compte des difficultés à concilier activité professionnelle et accompagnement d’un proche dépendant. Peuvent être déclarés comme aidants familiaux, dès lors qu’ils apportent une aide humaine non salariée : La conjointe ou le conjoint ; La concubine ou le concubin ; La personne avec laquelle le bénéficiaire a conclu un pacte civil de solidarité (PACS) ; L’ascendant(e), descendant(e) ou collatéral(e) jusqu’au 4° degré du bénéficiaire ou de l’autre membre du couple. Outre des aides financières (rémunération, droit au répit, continuité des droits à la retraite, etc.) et non financières (droits pour les salariés, au congé de solidarité et de soutien familiale, etc.) il existe également un droit de tout premier ordre dont bénéficient les aidants : celui de recevoir une formation ad’hoc…


FORMATION POUR LES AIDANTS FAMILIAUX… DE QUOI PARLE-T-ON ?


Parce que les personnes en perte d’autonomie nécessitent des soins qu’elles ne peuvent s’administrer elles-mêmes, un premier module de formation permet aux aidants d’acquérir les gestes de premiers secours ainsi que les techniques de soins liés à la toilette de la personne en perte d’autonomie. Mais au-delà de ces aspects un peu techniques, l’aidant doit apprendre aussi à se préserver lui-même. Il bénéficie donc aussi d’un accompagnement psychologique, qui va  ; notamment, lui apprendre à évaluer ses limites et à aider sans s’épuiser. Ces formations certifiantes sont dispensées d’une part, par des professionnels du secteur médical comme la CroixRouge ou la Protection Civile, et, d’autre part, par certaines associations comme l’APF, le CRAIF ou France Alzheimer. Le parcours de formation n’étant pas uniforme sur tout le territoire, le mieux est de se renseigner sur les dispositifs existants auprès du  CLIC (Centre local d’information de coordination)  ou du CCAS (Centre communal d’action sociale) de son lieu de résidence.

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